Comme une envie d’rapper sous la pluie un texte au caractère bien trempé J’ai des fines rimes qui défilent et même les tuiles débordent Les badauds impressionnés s’mettent à camper Je vois bien que l’on s’attache, ça tombe à pic il pleut des cordes C’est du ciel que viennent les gouttes et ça on l’sait Le roi sert et ce qui m’dégoûte c’est que personne veut s’agenouiller On tend les mains, grinces des dents et tape du pied Car tous veulent la pluie d’bénédictions mais personne n’ose se mouiller Beaucoup de frères à cran et peu à genoux Toutes les capuches rabattues On ne voit même plus ce qu’il y a au-dessus de nous A force de s’regarder le nombril, on se brûle les cervicales A en oublier les réalités verticales
J’vois des regards de travers Ces gens pas trop convaincus traversent J’finis, laissez-moi faire deux-trois vers Le temps d’une averse Vous m’auriez jamais vu là si je n’avais pas d’appui Et puisque tu le demandes je puise l’inspi au-dessus d’vos parapluies On marche comme si nos poches renfermaient un pouvoir Dieu sourit là-haut, c’est lui qui donne le fer et le vouloir Donc si tu vois que c’est juste moi que les gens viennent voir Vite, fais-moi descendre de ce noir nuage de vaine gloire Car au milieu d’nos tristes marécages, Complaisants, on danse en oubliant le maestro à l’étage On vise à côté d’la plaque, on porte nos lunettes opaques Comme des têtes à claque, les deux pieds dans la flaque Convaincus qu’nos vies sont sages et qu’elles tiennent debout Nous on fait les beaux alors qu’nos pages, elles, sont pleines de boue Donc n’attends pas l’orage et la phase terminale Pour considérer les réalités verticales
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